Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLOQUINTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 697-698).
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COLOQUINTE. s. f. Colocynthis. Plante cucurbitacée, qu’on distingue aisément par l’amertume de ses fruits. Il y a plusieurs espèces & plusieurs variétés de Coloquinte. La Coloquinte ordinaire, ou celle qu’on emploie en Médecine, pousse quelques tiges couchées par terre, rudes au toucher, cannelées & pleines de suc. Elle donne plusieurs feuilles qui sont alternes, rudes, velues, blanchâtres & découpées fort profondément, de même que dans la Citrouille, ou Anguria, mais plus petites. Des vrilles naissent auprès des queues de ces feuilles, & font un peu velues : ses fleurs sont petites à proportion des autres cucurbitacées & jaunâtres. Il succède à celles qui nouent, des fruits gros comme le poing, charnus, de même que le fruit des autres plantes de cette famille, mais fort amers : & ses semences menues sont douces, si on les lave bien, pour emporter l’amertume qui est répandue seulement sur leur surface extérieure. Cette chair désséchée devient membraneuse, blanche & très-purgative. Elle sert de base à plusieurs compositions purgatives. On a donné aux trochisque de Coloquinte, le nom de Trochisque alhandal. Ces trochisques purgent en petite dose. Après l’Aloës, rien n’est d’une amertume si insupportable. On fait ces trochisques alhandal, en coupant la coloquinte fort menu, & en la broyant dans un mortier frotté d’huile d’amandes douces ; après quoi on y ajoute la gomme tragacant & le mastic.

Ce mot vient du grec κοθοκύνδη, qui lui a été donné, parce que la coloquinte κοιλίαν κινει, c’est-à-dire, remue le ventre.