Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLOMBIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 694).
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COLOMBIER. s. m. Bâtiment en forme de tour, pour y nourrir des pigeons. Columbarium. Dans la plûpart des Coutumes de France, le droit de colombier n’est pas un droit féodal. Il n’est permis qu’aux Seigneurs qui ont haute Justice d’avoir des colombiers à pié. Les autres Seigneurs ne peuvent avoir de colombier, à moins qu’ils n’aient un certain nombre d’arpens de terre. En Normandie le droit de colombier est attaché au plein fief de Haubert. Il n’est pas permis de bâtir un colombier sur une roture.

Un colombier à pié, est celui qui a des boulins depuis le sommet jusqu’au rez-de-chaussée. Les autres s’appellent des volets, des fuie. Voyez ces mots.

On dit attirer les pigeons à un colombier ; ou au contraire, chasser les pigeons du colombier ; pour dire, attirer par quelque amorce, par quelque bon accueil, les chalands dans une boutique, les passans dans une hôtellerie : parce qu’au propre on attire les pigeons étrangers au colombier, quand on y met quelque saline, ou autre drogue qu’aiment les pigeons.

COLOMBIERS, en termes de Charpenterie, ce sont deux pièces de bois endentées qui servent à soûtenir un navire quand on veut le mettre à l’eau. Columbar.

Colombier, en termes d’Imprimerie, se dit par allusion quand on laisse trop d’espace entre les mots.

Colombier. On donne ce nom à une sorte de papier.