Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLLYRIDIEN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 692).
◄  COLLYRE
COLLYTE  ►

COLLYRIDIEN, ENNE. s. m. & f. L’hérésie des Collyridiens s’éleva à peu près en même temps que celle des Andicomarianistes, entre les années 370 & 580 de J. C. Elle prit naissance dans la Thrace & la Haute Scythie, & de-là se répandit dans l’Arabie. Voyez S. Epiphane, Hæres. 78 & 79.

Les Collyridiens, anciens hérétiques, ont pris leur nom d’un petit pain en gâteau qu’ils offroient à la Vierge, & qui s’appelle en grec Collyra. Des femmes d’Arabie, par une dévotion outrée envers la Vierge, s’assembloient en un certain jour de l’année pour célébrer cette fête solennelle, rendre des honneurs à Marie comme à une Déesse : & elles mangeoient de ce pain qu’elles avoient offert en son nom. S. Epiphane, qui a rapporté l’histoire de cette cérémonie superstitieuse, Hær. 79, la traite de ridicule & d’impertinente. Le corps de Marie, dit-il, étoit saint, mais elle n’a pas été un Dieu ; elle a été Vierge, mais elle ne nous pas été proposée pour être adorée ; c’est pourquoi il condamne cette pratique, comme un acte d’idolatrie, & parce que les femmes ne peuvent avoir part au Sacerdoce.