Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLCHIQUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 677).

COLCHIQUE, s. m. ou Tue-Chien. s. m. Colchicum. Plante bulbeuse fort commune, & qu’on dit être pernicieuse aux chiens. On croit qu’elle a pris son nom de la Colchide, qu’on nomme aujourd’hui Mingrelie. Sa racine est composée de deux tubercules, dont l’un est charnu, l’autre fibreux, attachés tous les deux par le côté, aplatis dans cet endroit, voûtés au côté opposé, & enveloppés de quelques membranes d’un brun-obscur. Sa fleur, qui vient en automne, part immédiatement de la racine ; c’est un tuyau, qui s’évasant vers son sommet, se divise en six parties à peu près comme la fleur du lis, & un peu plus petites, de couleur purpurine, & qui ne s’élève qu’à quelques pouces au dessus de la terre. Le pistil se termine par quelques filets déliés, & il devient ensuite un fruit qui ne paroît qu’au printemps, & est environné de trois ou quatre grandes feuilles pareilles à celle lis, & d’un vert plus foncé. Ce fruit est arrondi, partagé en trois loges, qui renferment chacune quelques semences presque rondes. La fleur du colchique annonce la fin de l’été & le retour de l’automne. Les Fleuristes estiment la fleur du colchique lorsqu’elle est double. On trouvoit autrefois dans plusieurs jardins un colchique à fleurs tachées comme celles de la fritillaire. Colchium fritillariæ facie.

☞ On ne prend guère cette plante intérieurement. Son usage demande bien de la précaution. C’est un poison très-actif.