Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COCTION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 661).
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Coction. s. f. Ce mot signifie proprement l’action de faire cuire dans l’eau ou dans quelqu’autre liqueur bouillante. Coctio, concoctio : ou l’effet qui résulte de cette action. Coctura. Sa coction épaissit certains sucs, dépouille certaines substances de leurs qualités nuisibles.

Coction, en Médecine, signifie digestion, ou l’altération utile à l’économie animale qu’éprouvent les matières nourrissantes & les humeurs dans les différentes parties du corps. Concoctio.

Quand l’estomac fait une suffisante coction des alimens, des humeurs, c’est un signe de santé. On réduit à cinq les coctions qui se font dans notre corps, tant pour la propagation de l’espèce, que pour la conservation de l’individu. Ces cinq espèces de coctions sont la Chylose, la Chymose, l’Hœmatose, la Pneumatose, la Spermatose. On peut en ajouter une sixième, qui est propre aux femelles, c’est la Galactose.

Coction, en Pharmacie, exprime l’altération opérée sur un corps solide par l’action d’un liquide, augmentée par le feu. On fait la coction des différentes matières pour les ramollir, & les rendre propres à être réduites en pulpe.

☞ Les oignons qu’on ramollit sous la cendre portent avec eux le liquide qu’on est obligé d’appliquer aux corps qui sont plus durs.

☞ En Pharmacie, cuite & coction sont deux choses différentes.

Coction des métaux. Terme de Métallurgie. Manière dont les métaux se perfectionnent dans le sein de la terre.

Coction, en Alchimie, est la longue digestion à laquelle est exposée la matière du grand-œuvre, pour être conduite par des degrés insensibles à la maturation.