Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CO

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 653).
◄  CNUPIS
COA  ►

☞ CO. Préposition ou particule qui se met au commencement de quelques-uns de nos mots, comme co-accusé, co-adjuteur, &c. Elle s’est formée de com ou con, dérivé du latin cum avec. Voyez Con.

CO ou COS, nom ancien d’une Île de la Mer Egée, ou de l’Archipel, sur les côtes de la Carie, & assez voisine de Rhode. Co, & Coos, ou Cos. L’Île de Co avoit 550 stades de tour. C’est la patrie d’Hippocrate. Elle étoit très-fertile & très-renommée pour ses vins, & ses étoffes de soie, si fines que l’on voyoit au travers tout ce qu’elles couvroient, dit Arcon sur le 101 vers de la seconde Satyre du I. Liv. d’Horace. Il y avoit un Temple fameux d’Esculape, & une très-belle statue de Vénus qu’Auguste fit apporter à Rome.

Bochart tire ce nom du Phénicien קו, Cau, Cox, Co, qui signifie un fil délié. Il prétend que les Phéniciens la nommèrent ainsi à cause des étoffes dont nous avons parlé. Il dit même que les Phéniciens l’ont habitée autrefois. Sa preuve est que dans Etienne de Byzance, il y a une ville de Co qui s’appelle Ἀστυπάλαια, & il ne doute point qu’elle n’ait été ainsi nommée de Astipalæa, fille de Phénix. On peut ajouter deux raisons prises des médailles de cette Île ; car 1o. leur inscription se lit de droit à gauche, à la phénicienne : 2o. les lettres ont quelque ressemblance avec le caractère phénicien. L’Île de Co s’appelle aujourd’hui Stanchio.

CO, herbe qui croît dans la Province de Fokien à la Chine, & dont on fait une toile appelée Copou, qui est la plus estimée qui soit dans tout l’Empire. P. le Comte, T. I, p. 301.