Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CLOUER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 650).
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CLOUER, v. a. attacher avec des clous, clouer une porte, des lattes, des ais. Clavo affigere. Autrefois ce mot vouloit dire simplement clorre, fermer. Ains clouet un eil par dédain. R. de la Rose.

Ce mot vient du Latin claudere, fermer. Il s’emploie aussi dans le figuré. Ne permettre pas aux Rois de s’humaniser quelquefois, c’est les lier à la grandeur de leur condition, & les clouer sur le trône. Balz.

CLOUÉ, ÉE. part. Clavis affixus. On dit, en termes burlesques, une gravité cloue ; pour dire, une gravité qui ne se dément point.

Cloué, (être) se dit figurément pour, avoir une grande attache, une grande assiduité à son travail, à sa profession. Affixus. Cet ouvrier est cloué sur son travail. On trouve toujours cet homme-là en un tel endroit, il semble qu’il y soit cloué. Tous les jours, malgré moi, je suis cloué sur mon ouvrage. Boil. Etre cloué, signifie aussi être tenu si fort dans un lieu, qu’on ne puisse aller dans un autre. A moins que d’être cloué à Paris, rien ne me peut empêcher d’aller à Poissi. Voit.

Cloué (être) à cheval, terme de Maréchallerie, être ferme sur son cheval, quelque violens que soient ses mouvemens.

On appelle, en termes de Blason, des colliers de chien, des fers à cheval cloués, lorsque les clous sont d’un autre émail.

On dit proverbialement, qu’un homme a cloué la roue de fortune, quand il a si bien établi ses affaires, qu’il a rendu sa fortune assurée.