Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CLOAQUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 641).
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CLOAQUE. s. m. & f. Aquéduc souterrain, égoût dans lequel s’écoulent, se reçoivent les immondices d’une ville, d’une maison. Cloaca. Les vapeurs infectées qui s’élevent des eaux croupes, des cloaques publics, sont une des causes éloignées de la peste. Journ. des Sav. On ne peut mettre un cloaque proche de la maison de son voisin sans titre ; car c’est une espèce de servitude.

Ce mot vient du grec κλέξω (klexô), purgo. ☞ D’autres le font venir de cluo, infecter par sa mauvaise odeur. Ce mot n’est guère en usage qu’en parlant des ouvrages des anciens. Dans le langage ordinaire, on dit égoût.

Cloaque signifie aussi, par extension, tout lieu puant. Il est logé dans un quartier plein de Tanneurs, de Corroyeurs, c’est un vrai cloaque. Ce pédant est si mal propre, que sa chambre est un vrai cloaque. On appeloit autrefois cloaque, les latrines d’une maison. Latrina.

Cloaque. On dit d’une personne puante, que c’est un cloaque. On l’applique figurément aux vices : Cloaque d’impureté. Cloaque de tous sortes de vices. Acad. Franç.

Cloaque, dans l’Anatomie comparative, signifie un canal qui est dans le corps des oiseaux, & qui sert à conduire l’œuf depuis l’ovaire jusqu’à son issue. Cloaca. Dict. de James.