Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CLINQUANT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 640).

CLINQUANT. s. m. Broderie d’or ou d’argent qu’on met sur les habits pour les rendre plus brillans & plus éclatans. Tænia auro texta, aureis filis contexta. Il se dit plus particulièrement de ces lames d’or ou d’argent, qui font le plus brillant des dentelles & des broderies. Il y a du clinquant fin & du clinquant faux. C’est de ce dernier qu’il est parlé dans ces vers :

On préfere aujourd’hui le solide du brillant :
Pour quoi, quand l’or est bon, y mêler du clinquant. Vill.

Il se prend aussi figurément pour signifier faux brillant dans un ouvrage d’esprit. Fucatum lumen, fucata Scriptoris lumina.

A Malherbe, à Racan, préférer Théophile.
Et le clinquant du Tasse à tout l’or de Virgile. Boil.

☞ Du temps de Quintilien l’éloquence avoit fort dégénéré. On commençoit à préférer le clinquant à l’or pur ; l’on cherchoit, non ce qui orne la vérité, mais ce qui la farde.