Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CLINIQUE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 640).

CLINIQUE. adj. de t. g. Quelquefois employé substantivement. Terme dogmatique. Quelques Historiens appellent Cliniques ceux qui recoivent le baptême au lit de la mort. Clinicus. Du Pin. Magnus au troisième siècle douta si les Cliniques étoient véritablement baptisé, parce qu’ils ne l’étoient que par aspersion. Il consulta sur cela S. Cyprien, qui lui répond que le Sacrement ne lave pas les péchés à la maniere du bain corporel ; & il prouve par l’Ecriture que l’aspersion suffit : il ajoûte qu’il ne faut point s’arrêter au nom de Cliniques, que quelques-uns leur donnoient, au lieu de les nommer Chrétiens.

Ce mot vient du Grec κλίνη (klinê) lit.

Clinique se trouve encore dans l’Antiquité en deux sens différens. 1o, pour un malade simplement, comme il paroît par la vie de Charlemagne dans Canisius. Voyez aussi Saumaise, sur Spartien, c. 23 de la vie d’Adrien. 2o, pour Médecin, parce qu’ils étoient toujours auprès du lit des malades. C’étoient principalement les Médecins des Empereurs qu’on appeloit ainsi. Voyez le Jésuite Radetus sur Martial L. I. épigr. Le P. Rosweid Onom. & Hoffman.

On appelle aussi Médecine clinique, clinice, la méthode de voir & de traiter les malades au lit pour examiner plus exactement tous les symptomes de la maladie. Esculape le premier a exercé la médecine clinique. Le Clerc.