Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CLAUSTRAL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 630).
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CLAUSTRAL, ALE. adj. Qui appartient au Cloître, qui regarde le Cloître. Cœnobiticus. Le Prieur Claustral est celui qui est Commendataire ; celui qui gouverne les Religieux, qui a soin de maintenir la discipline claustrale.

Ce mot vient du latin claustrum, qui vient de claudo.

On appelle les offices claustraux dans les anciennes Abbayes, plusieurs offices qui étoient autrefois dans ces Maisons, & qui sont devenus depuis des titres de Bénéfices, dont la plûpart sont supprimés, & réunis à la Manse des Religieux dans les Maisons où l’on a mis la réforme. Les offices de Chambrier, Aumônier, Infirmier, Cellérier, Sacristain, sont des offices claustraux, à la nomination de l’Abbé. A l’Abbaye de S. Denis il y avoit le Grand-Prieur, le Sous-Prieur, le Chancelier, le Garde des Sceaux, le Grand Aumônier, le Grand Confesseur, le Grand Bouteiller, le Grand Pannetier, le Grand Prevôt, le Grand Maréchal Ferdal, le Grand Veneur de l’Abbé : c’étoient tous des offices claustraux possédés par des Religieux. Ils sont marqués dans le Pouillié des Bénéfices.

La réunion des offices claustraux en faveur des Religieux de la Congrégation de Saint Maur, est un privilège au moyen duquel ils possèdent présentement les fruits de tous ces offices qui étoient devenus bénéfices, & qui n’entrent point en partage avec les Abbés. Ils ont, outre cela, selon l’usage des Parlemens, le tiers du revenu des Abbayes.

Freres Mineurs Claustraux. Ce nom fut donné en Espagne vers le commencement du XVIe siècle à quelques Religieux de S. François du corps des Conventuels. Le relâchement parmi ceux-ci alla à tel degré, que ne se contentant pas des dispenses qu’ils avoient obtenues des souverains Pontifes de pouvoir posséder en commun, il y avoit des particuliers qui avoient en propre des terres, des maisons, & des revenus, les uns se disant Conventuels, & les autres Claustraux. P. Hélyot, T. VII, c. 22.