Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CIRCONVALLATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 603).

CIRCONVALLATION. s. f. Ligne, ou grand fossé qu’on fait autour du camp, lorsqu’on assiège une ville. Circummunitio, valli & fossæ circumductio. Ce fossé est hors la portée du canon de la place ; large de 12 piés, & profond de sept. Il est bordé d’un parapet & flanqué par des redoutes, ou de petits forts qu’on y fait d’espace en espace, tant pour empêcher le secours de la place, que pour retenir les déserteurs. Il faut pendre garde à ne faire jamais passer la ligne de circonvallation au pié d’une hauteur, à cause que si l’ennemi vient à occuper cette hauteur, il y logera du canon, & commandera la ligne.

L’armée campée dans l’intérieur de la ligne de circonvallation est disposée de sorte que son front ou sa tête fait face à la campagne. Ainsi la queue du camp est du côté de la place. On a soin de tracer un camp hors de la circonvallation, pour ranger l’armé en bataille, en cas qu’il faille aller au devant de l’ennemi, qui vient pour faire lever le siège. Les Militaires tiennent qu’il est dangereux d’attendre l’ennemi dans les lignes, & de s’opiniâtrer à les défendre. L’expérience paroît confirmer leur opinion, car nous avons vu que toutes les lignes attaquées ont été forcées. La ligne de circonvallation s’appelle simplement les lignes. Attaquer les lignes, défendre les lignes, forcer les lignes.