Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHRYSANTHEMUM

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 579).

CHRYSANTHEMUM. s. m. Chrysanthemum. Plante qu’on nomme ainsi à cause de la couleur dorée de ses fleurs. Elle a néanmoins cela de commun avec beaucoup d’autres plantes. L’espèce de chrisanthemum qu’on cultive dans les jardins, vient de Candie & de Sicile, & est annuelle. Chrysanthemim Creticum, Clus. Hist.. Ses tiges sont droites, hautes de trois à quatre piés, branchues, cannelées, d’une couleur vert-pâle, & garnies, aussi-bien que ses branches, de feuilles alternes, découpées, en plusieurs segmens, qui sont encore incisées sur leurs bords. Leur couleur est d’un vert un peu pâle. Les extrémités des tiges & des branches portent des fleurs radiées, assez amples pour la grandeur de la plante, & soutenues par des calices écailleux. Ses fleurs varient par leur couleur, qui est plus ou moins vive. Il s’en voit dont le centre est pâle, pendant que la circonférence est jaune ; & quelques piés donnent des fleurs également jaunes, les unes plus vives, les autres plus pâles. On estime plus les piés qui portent les fleurs doubles toutes jaunes ; on fait moins de cas de celles qui sont jaune & blanc, quoique doubles. Les semences du Chrysanthemum sont menues, longuettes, anguleuses, crénelées, & d’une couleur brune. On trouve dans les terres à blé des environs de Paris & dans celles de Normandie, une espèce de chrysanthemum qui a ses fleurs toutes dorées, & aussi grandes que celles de la Marguerite. Ses feuilles sont tantôt entières & dentelées sur leurs bords, le plus souvent découpées en quelques segmens longs & crénelés. Elle est nommée en latin chrysanthemum segetum, ou Bellis lutea.

Ce terme est composé des mots grecs χρυσὸς (chrusos), or, ἄνθως (anthos), fleur, comme qui diroit fleur dorée. On mange en quelques endroits les tiges & les feuilles de cette plante comme les autres herbes potagères.