Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHOMMER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 554).
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☞ CHOMMER, & mieux, CHOMER. v. a. Fêter un jour en cessant, en s’abstenant de travailler. Diem festum agere, festum colere. On chomme les fêtes de la Vierge. Ce terme est assez usité ; mais il n’est pas noble.

Ménage dit qu’il faudroit écrire chaumer, & cite Vulcanius qui le dérive du grec χασμᾶν (chasman) ; qui signifie être oisif & bâiller.

Cet Auteur ajoute que ce mot vient du mot de la basse latinité calamare, dérivé de calamus, chaume, & que de-là s’est dit chommer, pour, ne rien faire, parce que les jours de fêtes les paysans restent sous leurs chaumes, c’est-à-dire, dans leurs maisons couvertes de chaume, sans rien faire, sans travailler. Mais il est certain que ce mot vient de chom, qui est purement Bas-Breton, & signifie demeurer, s’arrêter, se reposer. On dit encore en Bretagne, chommet d’acé. Arrêtez-là, demeurez-là.

Chommer. v. n. signifie aussi manquer de besogne, de travail, de pratiques, ne rien faire faute de travail. Cessare, vacare. Il ne faut pas laisser chommer les compagnons, il leur faut tailler de la besogne. Un bon ouvrier ne doit point chommer.

On dit proverbialement d’un homme disgracié, qui n’a plus ni crédit ni autorité, que c’est un saint qu’on ne chomme plus. On dit aussi, il ne faut pas chommer les fêtes avant qu’elles soient venues ; pour dire, il ne faut point s’affliger ni se réjouir avant que les biens ou les maux soient arrivés.

Chommer se dit aussi, en parlant des terres : on dit que des terres chomment ; pour dire, qu’on les laisse reposer, & qu’on n’y seme rien. On dit aussi qu’un moulin chomme ; pour dire, qu’il ne va point, qu’on n’y moud point. Et on dit que la monnoie chomme ; pour dire, qu’on cesse d’y travailler faute de matière. Acad. Fr.

CHOMMÉ, ÉE. part. La fête des morts n’est chommée que jusqu’à midi.