Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHOC

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 550).
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CHOC s. m. ☞ ou percussion. Action par laquelle un corps en mouvement, heurte un autre corps qu’il rencontre, le pousse ou tend à le pousser. Ce vaisseau peut résister au choc des vents & des vagues. On ne conçoit qu’à peine que tant de parties du corps si délicates & si déliées puissent résister si long temps au choc des corps étrangers, qui les peuvent si aisement ébranler. Quelques Philosophes modernes soutiennent que le choc, ou la percussion, n’est que la cause occasionnelle du mouvement qui est produit dans les corps choqués ; & que Dieu est la cause efficiente immédiate du mouvement & du corps qui frappe ; cette opinion n’est pas soutenable, pour les terribles conséquences qui en résultent. Borelli a fait un Traité De la force du choc des corps. Ménage tient que ce mot vient de l’espagnol choca, qui signifie joûte.

☞ On le dit aussi de la rencontre & de l’attaque de deux troupes de Gens de guerre. On a de la peine à soutenir le premier choc, le premier effort des François. Oppugnatio, impetus. L’Infanterie fut renversée au premier choc.

Choc se dit au figuré, d’une disgrace qui arrive dans la fortune, d’une attaque fâcheuse dans la santé ; il a reçu un rude choc dans sa fortune, dans sa santé.

Choc est aussi un terme de Chapelier. C’est un instrument de cuivre pour mettre la ficelle au lien du chapeau.

☞ En termes de mines, choc est synonyme à puits. Voyez ce mot.