Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHEVIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 527).
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CHEVIR. v. n. Etre maître de quelqu’un, de quelque chose, venir à bout de quelqu’un, lui faire faire ce qu’on veut. Flectere, vincire, adducere aliquem quò velis. Cet Artisan a tant de besogne, qu’on ne sauroit chevir de lui. Cet enfant est si mutin, qu’il n’y a que sa nourrice qui puisse chevir de lui. Ce mot n’est en usage que parmi le peuple. On écrivoit autrefois chesvir. Autrefois le mot de chevir vouloit dire traiter, composer, capituler : on le trouve en ce sens dans les Coutumes. Voyez le grand Coutumier. Beaumanoir l’emploie dans un autre sens : dans cet Auteur, il veut dire, nourrir. Si comme chil qui ne sont pas de leur Quemune ou Gentilshommes, liquel ne s’entremettent de marchander, ainchois se chevissent de leur hiretage. Beaum.

Chevir, en termes de Palais, signifie aussi, traiter, composer. Mutuo pacisci, conventis & pactis mutuis rem decidere. Dans toutes les transactions après avoir expliqué le différent, on ajoute. Les parties en ont chevi, composé & transigé ainsi qu’il s’ensuit. Ce mot, aussi bien que celui de chevisance, qui signifioit composition, vient de chef, comme qui diroit, mettre à chef.

Chevir signifioit aussi, sortir d’une affaire, en venir à bout. Quelquefois simplement, sortir. Gloss. sur Marot.