Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHEVALER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 517).

CHEVALER. v. n. Courir çà & là, faire plusieurs allées & venues pour une affaire, pour obtenir quelque chose. Concursare huc & illuc ; molestum esse in postulando frequenter & enixè quidpiam. Il a chevalé pendant long temps pour obtenir une commission, un emploi. On lui a fait un procès qui le fera bien chevaler, bien courir. Ce mot est vieux. Mezeray s’en est servi dans le sens de, poursuivre à cheval. Aluquem equo persequi. Il les chevala tant, qu’il leur donna sur la queue.

☞ On s’est aussi servi de cette expression métaphorique pour signifier, questionner quelqu’un, tourner en différentes manières ce qu’on lui propose pour le faire tomber en contradiction. Jamais une personne accusée ne fut tant chevalée par un Juge. Recherches de Pasq. p. 461. Il ne vaut pas mieux d’une façon que de l’autre.

Chevaler, signifie aussi, étayer une maison, un mur qu’on reprend sous œuvre, qu’on soutient avec des chevalets. Ruentem domum fulcire tibicine. Il n’est pas usité. On dit mieux, étayer.

Chevaler, en termes de Manège, se dit de l’action du cheval, quand en passegeant au pas ou au trot, la jambe de dehors de devant croise ou enjambe à tous les seconds temps sur l’autre jambe de devant. Equum volutatim circumagere.