Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHAUSSÉE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 491-492).
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CHAUSSÉE. s. f. Construction de pierres, de pieux, de fascines ; ou élévation de terre grasse & bien battue, pour retenir les eaux d’un étang, ou empêcher que des rivières ne se débordent dans les lieux plus bas. Moles. On fait une chaussée le long de cette valée, pour empêcher les inondations. On écrivoit autrefois chaulcée.

Ce mot vient de calcea. Nicote. Pasquier croit que ce mot a été dit par corruption de haussée. Spelman & Sommerus le dérivent à calceando, aut à calce, quia hujusmodi viæ calce muiuntur. Bergier, dans son Histoire des grands Chemins de l’Empire, dit qu’il vient à peditum calceis quibus teruntur. On l’a appelé dans la basse latinité calcea, calceia, calceata, & calceium. Du Cange.

Chaussée se dit des chemins de pierres, des jetées de terre qu’on fait dans les lieux bas & marécageux, pour y faire un passage sûr & commode. Agger. La ville de Mexique est bâtie au milieu d’un lac, & on n’y arrive que par de longues chaussées. Chaussée a signifié autrefois écluse.

Chaussée de pavé. C’est l’espace cambré qui est entre deux revers ou bordures de pierre rustique, pour les grandes rues ou les grands chemins.

On appelle le rez-de-chaussée, le haut de la chaussée qui est d’ordinaire au niveau de la campagne, parce qu’on ne les bâtit ordinairement que dans les lieux bas où s’écoulent les eaux, pour les tenir au niveau des terres. Summa soli facies. Ainsi on dit que des fondemens sont élevés jusqu’au rez-de-chaussée, pour dire, au niveau du terrain où l’on bâtit, & jusqu’où on éléveroit une chaussée, si on y en vouloit bâtir une effectivement.

Chaussée. Terme d’Horlogerie. C’est le canon sur lequel l’aiguille des minutes d’une montre est placée.