Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHAS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 473).
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CHAS ou CHAAS. s. m. Vieux mot qui signifioit autrefois l’intervalle qui est entre deux poutres d’un bâtiment : ce qu’on appelle maintenant travée. Intertignium : inter proxima duo tigna tabulati intervallum.

On dit dans quelques campagnes, qu’une vache est en chas, pour dire, qu’elle est en chaleur. Appetens maris vacca.

Chas, est aussi un terme de Maçon, qui signifie une pièce de cuivre carrée, du milieu de laquelle pend une pièce de métal ronde qu’on appelle plomb, Voyez Plomb.

Chas. Vieux nom d’une ancienne fortification qui se faisoit pour garder quelque poste, ou les travailleurs de quelque ouvrage. Munitio. S. Loys fit faire deux beffraiz que l’on appelle chas chateils ; car il y avoit deux chateils devant les chas & deux maisons d’arrière. Le frère du Roi guettoit de jour, & nous autres Chevaliers guettions la nuit. Joinville.

Chas. Quelques Marchands Merciers & Aiguilliers appellent ainsi l’endroit troué de l’aiguille.

Chas, signifie une certaine colle, dont les Tisserands frottent la chaîne du fil tendue sur leur métier. Pomey. Textorium glutinum. Cette colle des Tisserands n’est autre chose qu’une expression de grain amolli dans l’eau, à laquelle les Amidonniers donnent aussi le nom de chas. Les Tisserands la réduisent en colle pour frotter les fils de la chaîne & les rendre moins flexibles.