Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHANAAN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 418-419).
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CHANAAN. s. m. C’est le nom propre d’un fils de Cham, qui donna son nom à la terre que sa postérité eut en partage, & dont nous allons parler. Les enfans ou la postérité de Chanaan fut maudite par Noé. Chanaan est quelquefois la même chose que les Chananéens, la postérité de Chanaan ; de même qu’Israël signifie souvent les Israëlites. Les Sidoniens, Amalec & Chanaan vous ont opprimé. Jud. X, 12. Chanaan signifie aussi quelquefois le pays qu’on appelle plus communément la terre de Chanaan. Ainsi l’on trouve dans l’Ecriture les bornes, les confins de Chanaan, les Rois de Chanaan. La langue de Chanaan, c’est-à-dire, chananéenne ou des Chananéens, est celle que nous nommons plus ordinairement la langue phénicienne. C’étoit la même langue que l’hébreu ; ou du moins elle en différoit très-peu, comme nous le voyons par tous les noms de cette langue qui sont dans l’Ecriture, & par les mots puniques que saint Augustin & les autres anciens nous ont conservés.

Chanaan. La terre de Chanaan. Terra Chanaan, Chanaanitis. C’est la terre qu’occupèrent les Chananéens, promise ensuite à Abraham, & donnée à sa postérité, & appelée la Terre promise, la Terre de promission, la Terre-Sainte. Elle comprenoit en général ce qui est enfermé entre l’Arabie déserte au midi, la mer Morte & le Jourdain au levant, la Phénicie & l’Anti-Liban au nord, la Méditerranée & les Philistins au couchant, & outre cela les Royaumes d’Og & de Basan à l’orient du Jourdain. Cependant, quoique les Rois & les peuples de ces deux Royaumes fussent des Chananéens, on ne les comprend point communément dans ce qu’on appelle la Terre de Chanaan. Elle étoit divisée en plusieurs Royaumes, dont il est parlé dans les Livres de Moïse, & sur-tout dans celui de Josué. De la Rue a fait une carte de la Terre de Chanaan. Depuis que les Israélites en furent les maîtres, elle fut autrement divisée, comme nous le dirons au mot Terre-sainte.