Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHAMBRIÈRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 411).
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CHAMBRIÈRE. s. f. Servante des personnes de petite condition. Ancilla. Ce mot n’est plus en usage qu’en parlant des servantes de ceux qui n’ont qu’un petit ménage, ou qui n’ont pour tout domestique qu’une servante. Cependant en Provence, en Languedoc, on use du mot Chambrière pour toutes sortes de servantes. En quelques autres Provinces, le peuple conserve aussi le même usage, qui néanmoins commence à s’abolir.

Chambrière en terme de manège, est un long fouet fait d’une grande courroie de cuir attachée au bout d’un bâton, qui sert à fouetter les chevaux pour les faire obéir au cavalier. Flagellum è corrigiâ.

Chambrière. Terme de Fileuse. Petit ruban, ou autre chose pliée & attachée au haut du sein, qui tient la quenouille en état lorsqu’on file. Tæniola ad sustinendum columen comparata.

On donne encore ce nom à un demi-cercle de fer, suspendu par une anse aussi de fer, que l’on accroche à la crémaillère d’une cheminée. On se sert de la chambrière pour fricasser plus commodément, parce que l’on pose la poêle dessus, pour soulager ses bras, & laisser bouillir ce que l’on fricasse. On ne lève la poêle de dessus la chambrière, que lorsqu’on veut tourner ce que l’on fricasse ; ce qui fatigue beaucoup moins que s’il falloit toujours supporter la poêle à frire avec ses bras. ☞ On appelle aussi chambrière une espèce de chandelier à l’usage des charrons & autres ouvriers, servant à porter leur chandelle quand ils travaillent le soir.