Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHAMÆCERASUS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 403).
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CHAMÆCERASUS. s. m. Petit arbrisseau qui croît à la hauteur d’un pied & demi, ou de deux pieds. Ses rameaux sont ligneux, fragiles, revêtus d’une écorce blanchâtre, remplis d’une moëlle blanche. Ses feuilles sont faites comme celles du peryclimenum ou du xylosteum, mais plus grandes, plus larges, plus dures, moins vertes, pointues, velues, principalement en dessous, rangées vis-à-vis l’une de l’autre. Ses fleurs naissent deux à deux sur une pédicule qui sort des aisselles des feuilles. Elles sont petites, blanches, formées en tuyaux évasés & découpées en deux lèvres, soutenues chacune par un calice semblable à une petite grenade, lequel devient dans la suite un fruit ou une baie rouge, semblable à une petite cerise, marquée de deux points, remplie d’un suc amer de mauvais goût, & de quelques semences aplaties ; presqu’ovales & blanches. Cet arbrisseau croît aux lieux montagneux, comme les Alpes & les Pyrénées. Ses fruits naissent deux à deux, attachés à la même queue. Ils excitent au vomissement, & purgent aussi par bas, si l’on en avale quatre ou cinq. Son nom vient de χαμαί, humi, à bas, & cerasus, cerisier : comme qui diroit cerisier bas. Lémery, après quantité d’autres Botanistes.