Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CHÉSAL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 512).
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CHÉSAL. s. m. Vieux mot françois, qui signifioit autrefois maison & église. Domus, casale, casalagium, templum. Il est encore en usage en plusieurs Provinces, d’où vient qu’on dit encore la Congrégation de Chésal-Benoît, qui est une union en Congrégation de quelques Abbayes régulières de l’Ordre de S. Benoît, comme S. Sulpice de Bourges, S. Augustin de Limoges, &c. L’Abbaye de Chésal-Benoît, qui est le chef de la Congrégation du même nom, fut fondée en 1098, dans le Diocèse de Bourges, du temps de l’Archevêque Léger. On tira du Monastère de Cornéliac un Moine de Vallombreuse pour l’en faire Abbé, & y établir les observances religieuses. En 1505, les Abbés de Chésal-Benoît, de S. Sulpice de Bourges, de S. Alire de Clermont, & de S. Vincent du Mans, avec quatre Religieux députés des mêmes Abbayes, s’assemblèrent à S. Sulpice de Bourges, pour réformer l’Ordre ; l’Abbaye de S. Martin de Séez fut agrégée peu après à ces quatre autres ; & en 1510, l’Abbaye de S. Germain des Près à Paris y fut encore unie. En 1511, les Abbés des cinq premiers Monastères résolurent de faire ériger leurs Abbayes en Congrégation, ce qui leur fut accordé en 1516, par Léon X. On écrit quelquefois chésal par un z, & l’on dit chéseau ou chéséolage, pour chésal. ☞ Cette Abbaye a été long-temps régulière & électrice. Par arrêt du Parlement de Paris, rendu le           , elle est à la nomination du Roi, ainsi que les quatre autres dont on vient de parler, que les Bénédictins prétendoient y soustraire, comme ayant été exceptés par le Concordat.

Ce mot vient du latin casata, ou casale. Dans les Capitulaires de Charlemagne, on appelle une Eglise Casa Dei ; c’est le nom que porte encore l’Abbaye de la Chaise-Dieu en Auvergne.