Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CESSER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 386).
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☞ CESSER. Cessare, definere. Selon Vaugelas, le mot de cee=sser est naturellement neutre, & plus rarement actif. En effet, il est d’un usage moins fréquent à l’actif, qu’au neutre ; & il signifie mettre fin à une chose, en arrêter le cours en l’abandonnant.

On dit activement, cesser ses plaintes, ses murmures ; cessez vos tendres reproches, mettez fin. Mollium define querelarum. Cessez, cessez moi tous vos chants d’allégresse. Mol.

On dit neutralement la pluie a cessé ou est cessée. L’orage n’a point cessé. Sa fièvre ne cessa que sur le soir. On le joint à l’infinitif d’un autre, par le moyen de la particule de. Cesser de médire de quelqu’un. Cessare de aliquo detrahere. Cesser de parler, d’agir, de pleurer, de se plaindre. Il a cessé de pleuvoir.

Pour être Souverain, faut-il cesser d’être homme ? Corn.

☞ Souvent aussi, il est employé avec le verbe faire. Faire cesser les travaux.

Cesser, finir, discontinuer, considérés dans une signification synonyme. On cesse, en abandonnant l’entreprise ; on discontinue en l’interrompant ; on finit en l’achevant. Pour finir son discours à propos, il faut le faire un moment avant que d’ennuyer. On doit cesser ses poursuites, dès qu’on s’apperçoit qu’elles sont inutiles. Il ne faut discontinuer le travail que pour se délasser, & pour le reprendre ensuite avec plus de goût & plus d’ardeur. Les personnes qui ne finissent point leurs narrations, & ne cessent de parler sans discontinuer, sont aussi peu propres à la conversation que celles qui ne disent mot. Syn. Fr.

Cessé, ée. part.