Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CATASTROPHE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 318).
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CATASTROPHE. s. f. Terme de Poësie. C’est le changement, & la révolution qui se fait dans un Poëme dramatique, & qui le termine ; catastrophe, tristis fabulæ, exitus. La plupart des pièces tragiques d’Euripide ont une catastrophe malheureuse & funeste. Dac. Aristote préfère une fin triste, une catastrophe malheureuse, pour la Tragédie, parce qu’elle est plus propre à exciter la terreur & la pitié, qui sont les deux fins de la Tragédie. P. Le Boss. La catastrophe est la quatrième & la dernière partie des tragédies anciennes.

☞ Il seroit fort à désirer pour les bonnes mœurs que la catastrophe tournât toujours à l’avantage de la vertu, qu’à la fin de la pièce le crime fût puni & la vertu récompensée.

Ce mot vient du grec καταστροφὴ (katastrophê), subversio, renversement, boulversement, l’issue d’une affaire.

Catastrophe se dit figurément d’une fin funeste & malheureuse, parce que d’ordinaire les actions qu’on représente dans les Poèmes dramatiques sérieux, sont sanglantes. Il n’y a guère de catastrophe plus étonnante que celle de Charles le Gros ou le Gras, qui d’un prodigieux accroissement de grandeur, fut tout d’un coup précipité dans un abyme de misère. Maim. La vie de ce grand homme se termina par une étrange catastrophe. Dans les Etats populaires de la Grèce, où la Monarchie croit odieuse, l’on écoutoit avec avidité la funeste catastrophe des Rois. Le P. Boss. C’étoit une catastrophe des plus surprenantes, que celle du Duc de Joyeuse, qui de Maréchal de France, se fit Capucin & Prédicateur, sous le nom de P. Ange. De Vill.