Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CATARRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 317-318).
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☞ CATARRE ou CATARRHE, & non pas CATERRE. s. m. Catarrhus. Fluxion qui tombe sur la tête, sur la bouche, sur la gorge ou sur la poitrine ; rhume de cerveau, esquinancie catarreuse, toux catarreuse. Voyez ces mots.

Les catarres proviennent ordinairement de chaleur ou de froideur excessives, ou de la réplétion du cerveau & de la débilité de la partie recevante. Les catarres ne proviennent pas de la tête seulement, comme on le suppose d’ordinaire. Ils viennent aussi de toutes les autres parties ; parce que les vaisseaux lymphatiques qui portent les sérosités, se distribuent par tout le corps, & que les glandes qui les préparent sont répandues presque par tout. Ainsi les rhumes arrivent, lorsque les vaisseaux lymphatiques dégorgent leurs sérosités & leur lymphe sur la gorge & sur la poitrine. Le froid empêchant la transpiration & l’évaporation de la lymphe, est la cause la plus fréquente des catarres. La sérosité étant extravasée, s’aigrit, & c’est ce qui cause des douleurs en diverses parties. C’est par cette raison, que pour guérir les catarres, il faut adoucir, & faire transpirer les sérosités, par le moyen des diaphorétiques, & par des remèdes somnifères & diurétiques. Van-Hel. Κατάρρος (Katarros) vient du grec, καταράσσω (katarassô), qui signifie defluo. Nicol.

☞ Il y a une espèce de catarrhe, qu’on appelle suffoquant, parce que la maladie se jette sur le larynx & l’épiglotte, & que ces parties sont dans un si grand resserrement, que l’air ne peut entrer & sortir que très-difficilement ; d’où il arrive que le malade est en danger de suffoquer, si par la saignée on ne procuroit quelque relâchement, & si l’on ne détournoit l’humeur par les lavemens, les vésicatoires & les autres remèdes indiqués en pareil cas.