Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CATÉCHUMÈNE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 319).

CATÉCHUMÈNE, s. m. L’h ne se prononce pas. Celui qui souhaite le baptême, & qui se prépare à le recevoir, en se faisant instruire des mystères de la foi, & des principaux préceptes de la Religion. Qui Christianœ fidei mysteriis imbuitur, eruditur. Catechumenus. Dans le Concile d’Elvire l’an 305. Can. 39 & 45, les Catéchumènes sont appelés Chrétiens.

Plusieurs distinguent trois sortes de Catéchumènes ; sçavoir, ceux qui étoient seulement auditeurs, qu’on nommoit Audientes ; ceux qui fléchissoient les genoux, Genuflectentes ; & ceux qui étoient assez instruits pour recevoir le Baptême, Competentes ; mais ceux qui étoient appelés Genuflectentes, ne faisoient point une classe distinguée de celle des Competentes, qui étoient aussi nommés Genuflectentes, parce qu’ils fléchissoient les genoux, lorsqu’on prononçoit les prières sur eux. Le Scholiaste Grec sur Harménopule ne reconnoît que deux ordres de Catéchumènes ; le premier qui est le plus parfait, est celui de ceux qui fléchissoient les genoux. Le second, qui est celui des Auditeurs, est le degré des imparfaits qui étoient seulement dans le rang des écoutans. Aristenus & Blastarès ne distinguent aussi que ces deux espèces de Catéchumènes. On appeloit imparfaits & ecoutans, ceux d’entre les Gentils qui se présentoient pour embrasser le Christianisme. On donnoit le nom de parfaits à ceux qui avoient été suffisamment instruits. Quelques-uns ajoutent une autre sorte de Catéchumènes, qu’on nommoit les Elus, parce qu’ils avoient été choisis & nommés pour recevoir le baptême. D’autres appellent ces trois Ordres les ecoutans ou les auditeurs, qui n’étoient encore admis qu’à entendre les catéchèses, ou instructions & explications de la doctrine chrétienne ; les élus ou choisis, qui avoient été suffisamment instruits, & qui étoient choisis & admis pour recevoir le Baptême, & les Compétens, qui étoient en état, & entièrement disposés à recevoir le baptême.

Les Catéchumènes n’étoient pas seulement distingués par le nom, ils l’étoient aussi par le lieu. Ils se plaçoient avec les pénitens dans le portique, qui étoit l’extrémité opposée au chœur ou au Sanctuaire. On ne leur permettoit pas non plus d’assister à la célébration de l’Eucharistie, après les prières & le sermon, un Diacre les faisoit retirer, en leur disant, ite, Catechumeni, Missa est. Allez Catéchumènes, c’est fait. On leur cachoit les sacrés mystères, parce qu’ils n’étoient pas capables de les comprendre, & qu’on les y vouloit conduire par degrés. On faisoit seulement part du pain consacré aux Catéchumènes, afin qu’ils eussent une espèce de communion avec les fidèles. Voyez sur les Catéchumènes le Thesaur. Eccl. de Suicer.

Ce mot Catéchumène est grec, Κατηχούμηνος, de Κατηχέομαι, Je suis instruit, de Κατηχέω, j’instruis de vive voix, de ϰατά, & ἦχος, voix, Ainsi Catéchumène est proprement celui qui est instruit de vive voix. Quelques-uns, comme M. Fleury, écrivent Catécumène sans h, contre l’origine de ce nom.

Catéchumène, s. f. Sorte de galerie. Voyez Catéchuménie.