Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CATÉCHISME

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 318-319).

CATÉCHISME, s. m. Instruction sur les principes & les mystères de la foi. Catechismus, Catéchisme, se dit également & du livre & de l’instruction. Le Concile de Trente ordonne aux Curés de faire tous les Dimanches des catéchismes dans leurs Paroisses.

Le catéchisme de Bellarmin, de Canilius. S. Augustin a fait un traité du catéchisme à la prière de Deogratias, Diacre de Carthage, qui étoit chargé de cette fonction. Il lui marque comment il s’en doit acquitter. Si la substance des choses qu’il faut dire aux Catéchumènes.

Catéchisme du Concile de Trente. Ce Catéchisme, qui est le plus estimé de tous, n’a pas été composé par les Evêques du Concile dont il porte le nom ; mais seulement par leur ordre. Ce sont des Théologiens particuliers qui l’ont composé, & comme la plûpart étoient Dominicains, ils y ont répandu la doctrine de S. Thomas. Le P. Alby, Jésuite, assure dans la vie du Cardinal Sirlet, que ce Cardinal est l’Auteur du Catéchisme du Concile de Trente. Antoine Fabrice de Liège, dans une préface qu’il a mise à la tête de ce Catéchisme, prétend que le Cardinal Sirlet n’est pas le seul qui y ait mis la main, mais qu’il a été aidé par plusieurs autres Théologiens. L’Auteur d’un écrit imprimé en 1607 & en 1647, & qui a pour titre, Quæstio Theologica, &c. De mente Concilii Tridentini, circa gratiam efficacem & scientiam mediam, dit que les principaux de ces Théologiens sont Léonard Marin, Archevêque de Lanciano, Dominicain ; Gilles Fuscarario, Evêque de Modène, & François Forerius, du même Ordre ; ce qui confirme ce que l’on a dit d’abord. Quand ces Théologiens & les autres nommés par le Pape eurent composé tout le corps du Catéchisme, on choisit trois excellens hommes pour l’écrire en latin d’un style pur, élégant & intelligible. Ce fut Paul Manuce, Julius Poggianus, & Cornélius Amalthée, Médecin de profession ; de sorte que ce Catéchisme n’est pas seulement instructif par rapport à la Religion, mais il est encore un livre agréable à lire pour le style.

L’ouvrage fut ensuite revu & perfectionné, recensitum & perfectum ab illustrissimo Sirleto, qui Tridentino Concilio interfuerat unà cum Cardinale Sanctœ Crucis, cujus tunc erat domesticus, & Silvio Antonio Cardinale.

Le seul défaut est, qu’il y ait, comme on l’a dit, quelques sentimens d’une école particulière dans un livre, qui ne devoit précisement contenir que le dogme & la doctrine de l’Eglise. Voyez les Auteurs cités, & Vigneuil-Marville, T. I, p. 349.

Ce Catéchisme a été imprimé par ordre de S. Pie, Pape, & approuvé par un bref de Grégoire XIII en 1583 ; par S. Charles Borromée, dans cinq Synodes différens qu’il a tenus à Milan en 1565, 1569, 1576, 1577 & 1579 ; par le Clergé de France assemblé à Melun en 1579 ; par les Conciles de Rouen en 1581 ; de Bordeaux, en 1581, de Tours en 1585 ; de Toulouse, en 1590 ; & par sept autres Conciles Provinciaux, tenus chez les nations étrangères.

L’édition la plus recherchée de ce catéchisme est celle de Paul Manuce, in-fol. 1566.

Ce mot vient du grec ϰατήχησις, institutio, instructio. Au reste, il faut dans sa pronociation faire sonner l’s, & dire catéchisme, comme fait le peuple.

Catéchisme. Ce mot se prend quelquefois abusivement pour toutes sortes d’instructions & de préceptes, même profanes.

Abbé, c’est-là le catéchisme
Que les Muses m’ont enseigné,
Et voilà le vrai quiétisme
Que Rome n’a point condamné. R.