Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CARINE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 270).
CARINOLA  ►

CARINE. s. f. Terme d’Histoire ancienne. Carina. Pleureuse, femme qu’on louoit autrefois chez les Romains pour pleurer dans les funérailles. On les nommoit ainsi du nom de la Carie leur pays, d’où on les faisoit venir la plûpart. Cæl. Rhodig. L. XVI, c. 3.

Carine. s. f. Terme de l’ancienne Architecture romaine. Carina. Les Romains appeloient carines les édifices bâtis en forme de navire, comme nous appelons nef, de navis, navire, le milieu des Eglises Gothiques, ou leur grande voûte, parce qu’elle en a la figure. Nous pourrions encore appeler carine, ou nef, toutes celles qui n’ont point de croisée. Et ce nom reste en effet encore à présent à quelques-unes, comme à celle de S. Sulpice de Bourges.

Carine. Terme de Botanique. Les anciens Botanistes donnoient ce nom aux écorces dures & osseuses qui recouvrent les fruits, comme celles des noix. Carinæ putaminum bifidæ. Les deux moitiés d’une coquille de noix. Les modernes donnent maintenant ce nom à une cavité terminée à ses deux extrémités par des angles aigus, représentant à peu près celle d’un navire. Ainsi le pétale inférieur des fleurs légumineuses porte le nom de carine. On désigne par ce nom dans quelques plantes de l’espèce des gramen, ce sillon creusé en angle aigu qui se trouve dans la longueur de leurs feuilles, & ces feuilles ainsi creusées, s’appellent en Botanique carinées, carinatæ. Dict. de James.