Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CARESSER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 267-268).
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CARESSER, v. a. Faire des caresses. Blanditiis lenire, permulcere. La foiblesse de l’homme c’est d’aimer qu’on le caresse. On dit aussi caresser un cheval, un chien.

Quel avantage a-t-on qu’un homme vous caresse,
Lorsqu’au premier faquin il court en faire autant ?

Molière.

Le P. Bouhours remarque que faire des caresses, ne se dit guère que sérieusement, & ne signifie que traiter les gens d’un air qui marque qu’on les aime, ou qu’on les estime, & que caresser se dit plus en badinant & au regard des enfans, à qui on fait de petites amitiés. Il faut nous flatter & nous caresser comme des enfans, pour nous tenir en bonne humeur. Essais de Mor. Le Roi lui fit beaucoup de caresses, (Artabaze) à cause de l’amitié qu’il avoit eue avec le Roi Philippe son frère. Vaug. Voyez le II. Tome des Remarques du P. Bouhours sur la Langue Françoise, p. 423. in-12.

Caresser le nu, chez les Peintres, c’est travailler, jeter les draperies de manière à faire appercevoir le nu, de manière qu’elles indiquent le nu aux principaux attachemens. Voyez Nu & Draperie.

Caressé, ée. part. Blanditiis lenitus, devinctus. Tous ces mots viennent du latin carus.