Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAQUET

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 248).
CAQUETER  ►

CAQUET. s. m. Abondance de paroles inutiles, qui n’ont point de solidité. Loquacitas, garrulitas. Les femmes n’ont que du caquet ; elles ne parlent que de bagatelles. Cet Avocat n’a que du caquet. Cela n’est bon que dans le comique & le familier.

A tous les sots caquets n’ayons jamais d’égard. Mol

☞ Le grand caquet vient nécessairement, ou de la prétention à l’esprit, ou du prix qu’on donne à des bagatelles, dont on croit fortement que les autres font autant de cas que nous. Celui qui connoît assez de choses, pour donner à toutes leur véritable prix, ne parle jamais trop ; car il sait apprécier aussi l’attention qu’on lui donne, & l’intérêt qu’on peut prendre à ses discours. Généralement les gens qui savent peu, parlent beaucoup ; & les gens qui savent beaucoup, parlent peu. Il est simple qu’un ignorant trouve important tout ce qu’il fait, & le dise à tout le monde. Mais un homme instruit n’ouvre pas aisément son répertoir ; il auroit trop à dire, & il voit encore plus à dire après lui, il se tait. R.

Caquet, se dit aussi des oiseaux qui parlent. Ce perroquet, cette pie, nous étourdissent avec leur caquet.

J’éveillerai la pie en son caquet. Marot.

On dit proverbialement & figurément, rabattre le caquet de quelqu’un ; pour dire, rabattre son orgueil, lui fermer la bouche, ☞ le confondre par ses raisons, ou faire taire par autorité celui qui parle mal-à-propos, ou insolemment. On appelle le caquet de l’accouchée, cet entretien de bagatelles qu’ont plusieurs femmes assemblées, comme il s’en rencontre chez les femmes en couche. On dit aussi, qu’une femme est dans le caquet, quand par sa mauvaise conduite elle donne occasion aux autres de médire d’elle,