Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAPTIF

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 245).
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☞ CAPTIF, IVE. adj. souvent employé substantivement. Esclave fait à la guerre. Captivus. On ne le dit guère qu’en parlant des guerres anciennes. Les Grecs ayant pris la ville, passèrent les hommes au fil de l’épée, & emmenèrent les femmes captives. Echanger les captifs. Les captifs étoient amenés en triomphe à Rome, & suivoient le char du vainqueur.

☞ On le dit en particulier des esclaves faits par un Pirate ou Corsaire, & plus particulièrement des esclaves Chrétiens que les Corsaires de Barbarie font dans leurs courses. Les Religieux Mathurins & ceux de la Merci sont établis pour la rédemption des captifs.

☞ Dans le style soutenu, on le dit de toutes sortes de prisonniers, tant des héros captifs, que figurément de ceux qui se sont laissé asservir sous le joug de quelque dangereuse passion. Ame captive. Cœur captif. La longue vie est le supplice d’une femme qui a mis tout son bonheur à traîner après elle une foule de captifs. Voit. Cette beauté a fait bien des captifs. Un captif mal gardé est pour nous une honte. Mol.

☞ Tenir quelqu’un captif, c’est le tenir dans une extrême sujétion. Ce mari tient sa femme captive.