Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CANTONNER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 226).

CANTONNER. v. n. Terme de Guerre, qui se dit des troupes distribuées dans plusieurs villages pour la commodité de leur subsistance, avant l’ouverture de la campagne, ou l’entrée en quartier d’hiver. Les troupes commencent à cantonner. Faire cantonner des troupes. Les troupes ont cantonné en tel endroit.

CANTONNER (se). v. récip. Se retrancher, se fortifier dans quelque canton, dans un lieu serré & de défense. Aliquem in locum se conjicere, tutari, munire. Pendant les guerres civiles tous les Seigneurs se cantonnoient dans leurs Provinces, dans leurs Gouvernemens.

Cantonner un écu de son véritable blâson. En ce sens il est actif. Singulos scuti angulos suis partibus adornare.

Cantonné, ée. part. Conjectus aliquem in locum, munitus aliquo in loco.

Cantonné. adj. En termes de Blason, se dit lorsque dans les quatre cantons ou vides qui sont autour d’une croix ou d’un sautoir, il y a quelques pièces qui remplissent ces espaces. Angulatus, habens quatuor scuti angulos vel unum aliquem aliquà figura affectum. On le dit aussi, lorsqu’auprès d’une pièce ou figure principale de l’écu, il y a d’autres figures dans les quatre cantons qui l’accompagnent. Le Jay porte d’azur à un aigle d’or, cantonnée au premier canton d’un soleil aussi d’or, & aux trois autres, de trois aiglettes de même.

Cantonné, est aussi un terme d’Architecture. Lorsque l’encoignure d’un bâtiment est ornée d’un pilastre ou d’une colonne angulaire, ou de chaîne en liaison de pierre de refend, ou de bossages, ou enfin de quelqu’autre corps qui excède le nud du mur : on dit que le bâtiment est cantonné. Angulatus.