Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CANTABRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 223-224).

CANTABRE. Ancien peuple d’Espagne. Cantaber. Les Cantabres occupoient la plus grande partie de ce que nous appelons aujourd’hui Biscaye, & une partie des Asturies. Ils avoient au levant les Autrigons, & au couchant les Astures. Leur capitale étoit Cantabria ou Cantabriga, dont les ruines qui portent encore le nom de Cantabria, se voient sur une montagne de même nom, sur l’Ebre, vers les frontières de la Navarre. M. de Marca dit que l’espace de pays qu’occupoient les Cantabres doit être pris depuis Fuentibro qui est la source de l’Ebre, tirant une ligne vers l’océan, jusqu’au port de Laredo ; & ensuite vers celui de la victoire des Juliobrigiens, qui est Sautander, & de-là continuant le long de la mer jusqu’à la rivière de Sella sur les confins des Asturies d’Oviedo, en montant jusqu’à l’origine du mont Idubeda. De sorte que les Asturies de Santillane sont comprises dans l’ancienne Cantabrie. Les Cantabres étoient fort belliqueux. Quelques-uns, comme M. de Marca, disent aussi Cantabrien. Cantabre est mieux. Voyez M. de Marca, Liv. I, de l’Hist. de Béarn, où il traite fort au long des Cantabres ou Cantabriens.

Selon ce savant Auteur, Cantabre étoit aussi le nom d’une ligue de confédération des peuples voisins, fortifiés, dans l’âpreté des rochers, dont les Cantabres étoient les chefs, suivis des Asturiens & des peuples Callaïques ou de Galice ; comme ils l’avoient été autrefois des Varduliens & des Gascons. C’est en ce sens que César dit que les Aquitains furent assistés par les Cantabres contre Crassus, c’est-à-dire, par les Varduliens & les Gascons, surnommés Cantabres, à cause de la ligue avec les Cantabres, qui donnoient leur nom à tous les alliés.