Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CANA

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 198).
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CANA. s. f. Il y avoit deux villes de ce nom. Cana de Galitée, ville de la Tribu de Zabulon, où J.C. fit son premier miracle, en changeant l’eau en vin, à des noces où il avoit été invité avec sa sainte Mere & les Disciples, ainsi que S. Jean l’écrit au IIe chapitre de son Evangile. Il y a encore une autre Cana, qu’on nomme la grande, pour la distinguer de la première. Celle-ci étoit dans la Tribu d’Aser. Il en est parlé au ch. XIX de Josué, 7 v. 28. Quelques Interprêtes croient que c’est dans cette ville qu’étoit la Chananéenne dont parle S. Matthieu, chap. XV. Enfin, S. Jérôme, De locis Hebraic. met une troisième Cana dans la Tribu d’Ephraïm ; mais l’Ecriture ne parle point de celle-ci.

Les uns interprètent ce nom Zelus, œmulatio, & par-conséquent le tirent de קנא, œmulatus esi, Zelotypus fuit ; les autres, possession, le dérivant de קנה, acquérir, posséder ; d’autres lamentatio, de קין, lamenter ; mais on diroit Kinah, & non pas Canah. D’autres nid, de קן, Kin, nidus, qui vient de קנן, Kinnen, faire son nid ; mais on diroit Kinnah ; puisque Josué l’écrit en hébreu קנה, Kanah, La seconde étymologie paroît la meilleure.

On appelle les noces de Cana, un tableau, ou une estampe qui représente le banquet où J. C. fit son premier miracle. Les noces de Cana de Paul Véronèse est l’un des plus beaux tableaux de cet excellent Peintre : l’on y voit plus de six vingt figures d’une beauté admirable.