Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CANÉPHORIES

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 208).
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CANÉPHORIES. s. f. pl. ou adj. pris substantivement. Offrande d’une corbeille. Ce n’est point une fête, comme un de nos Auteurs l’a dit ; c’étoit une cérémonie qui faisoit partie de la fête que les jeunes filles célébroient la veille de leurs noces. Cette fête s’appeloit Protélies, Προτέλεια. Les cérémonies de cette fête étoient de plus d’une sorte, comme on le dira au mot Protélies. Celle dont nous parlons ne se pratiquoit qu’à Athènes, & consistoit en ce que la fille conduite par son père & sa mère alloit à la citadelle où étoit le temple de Minerve, & lui portoit une corbeille pleine de présens, pour l’engager à rendre son mariage heureux ; ou plutôt, comme disent le Scholiaste de Théocrite sur l’Idylle II de Lutatius sur le IIe Livre de la Thébaïde de Stace, c’étoit une espèce d’amende honorable qu’elles alloient faire à la Déesse protectrice de la virginité de ce qu’elles abandonnoient son parti, & une cérémonie pour l’appaiser, & détourner sa colère, de crainte qu’elle ne versât des malédictions sur leur mariage. Meursius a ramassé une partie de ce qui regarde les Canéphories dans son Ve Liv. des Féries des Grecs au mot ΠΡΟΤΕΛΕΙΑ. Voyez encore sur les Canéphores & les Canéphories Aristophane dans les Oiseaux, n. 1550. Dans les Ἐκκλησιάζουσαι, v. 717, & dans Lysistrate, v. 647, son Scholiaste, & les Notes de Biset sur ces endroits.