Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAMPESTRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 195).
◄  CAMPERCHE
CAMPHORATA  ►

CAMPESTRE. s. m. Habillement des soldats Romains. Campestre. C’étoit, dit Vigenere sur Tite-Live, tom. p. 955, certain brayer, ou tablier ceint auprès du nombril, & pendant jusqu’aux genoux, comme des mariresques amples & courtes, tel à peu près que celui que portent les Arméniens, ou quelques artisans, & aujourd’hui les Brasseurs, au moins à Paris. Les soldats s’en servoient pour se couvrir les parties honteuses dans leurs exercices. Voyez Acron sur l’onzième Epitre du premier Liv. d’Horace. Il dit aussi, qu’il étoit mince, délié, tenue.

Ce mot vient de campus, champ, parce que les soldats prenoient le campestre pour faire leurs exercices, & que le lieu où ils le faisoient, s’appeloit campus, champ. Quelques-uns disent campestre, ou campeste ; & proprement ni l’un ni l’autre n’est françois, quoiqu’on s’en serve. Le mot françois est Tonnelet, & il semble qu’il seroit mieux de s’en servir, & de ne donner une forme françoise aux mots latins, que lorsqu’il n’y en a point de françois qui leur réponde. Voyez encore Tonnelet.