Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAMBRER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 187).
◄  CAMBRE
CAMBRESIS  ►

CAMBRER. v. a. ☞ Courber en arc, quand il n’est question que d’une courbure peu considérable. Courber a une signification plus étendue, & se dit de toute courbure grande ou petite. Curvare, incurvare. Il faut chauffer ce bois pour le cambrer, il est aussi réciproque. Curvari, incurvari. Cette règle s’est cambrée par la sécheresse. La menuiserie de ces volets, de ces portes, ne joint pas bien, parce que le bois s’est cambré.

Cambrer, se dit aussi de la taille qui se fait par l’art sur le bois, ou la pierre, quand l’ouvrage ne doit pas être dressé uniment & en droite ligne, mais avec quelques inégalités. Camerare, fornicare.

Cambrer un livre, terme de Relieur. Dernière façon qu’on donne à un livre relié, en le prenant à moitié avec les deux mains & courbant un peu les cartons en dedans pour lui donner une meilleure forme.

☞ CAMBRÉ, ÉE. part.

Cambré, chez les Artisans, signifie aussi, ce qui est creux ou concave, ce qu’on a creusé par art, qui n’est plus uni. Fornicatus, cameratus.

Ménage dérive ce mot de camuratus, qui a été fait de camurus, qui signifie curvus, comme a remarqué Servius. D’autres le dérivent de camera, qui signifioit voute, dont on a fait aussi chambre, parce qu’elles étoient autrefois faites en voûte. Du Cange dérive ce mot de camberta, qui est une espèce d’arbrisseau, qui vient courbe, que les Allemands appellent Cambrek.