Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CALLIG

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 177-178).

CALLIG. s. m. Terme de Relation. C’est un canal artificiel qui porte l’eau du Nil depuis le vieux Caire jusqu’à Damiette. Canalis arte factus, canaliculus. Il a 90 milles ou 50 lieues de long, & quatre cannes de large. Les Baffas le font garder par des Soldats, de peur que l’eau n’en soit divertie. Ils sont obligés de l’entretenir & de le nettoyer. Il y a au Caire une grande colonne de marbre, où l’on va observer la croissance des eaux du Nil, & quand elles montent à 23 pieds, c’est une grande réjouissance, car alors toutes les terres sont inondées. Mais elles ne montent pour l’ordinaire qu’à 19 : c’est cinq ou six toises de France. L’ouverture s’en fait tous les ans par le Baffa, avec grande cérémonie & magnificence.

Ce mot est arabe, הלוג, Halig, que Raphélange traduit amnis, une rivière, & d’autres un bras de mer, & le bras d’un fleuve, & un canal, un ruisseau. Il vient de הלג, Hhalaga, qui signifie, movit, agitavit, traxit, abstraxit, arripuit.