Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAILLELAIT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 157).

CAILLELAIT. s. m. Terme de Botanique. Gallium. Plante dont les fleurs ou tiges nouvellement fleuries font cailler le lait ; d’où lui vient son nom. Sa racine est menue, noueuse, rampante & traçante, d’un jaune tirant sur le rouge, chargée de quantité de filamens. Ses racines portent plusieurs tiges carrées, menues, hautes d’un pied & demi au plus, noueuses, & un peu velues ; chaque nœud est entouré de six, huit, & jusqu’à neuf feuilles, longues de trois quarts de pouce sur moins d’une ligne de largeur, d’un vert foncé. De la plûpart de ces nœuds sort de chaque côté une branche noueuse, garnie de feuilles, & terminée aussi-bien que les tiges par des bouquets de petites fleurs jaunes d’une seule pièce fendue en quatre quartiers, soutenus par un embryon qui devient, après que la fleur est passée, un fruit menu, brun, sec, composé de deux semences arrondies & aplaties par l’endroit où elles se touchent.

Il y a une espèce de caillelait aussi commun que celui-ci ; mais qui en diffère 1°, par ses fleurs, qui sont tout-à-fait blanches, 2°, par ses feuilles qui sont un peu plus larges, & plus courtes, d’un vert gai, & par ses branches qu’elle répand çà & là ; enfin, par l’odeur de ses fleurs, qui est foible.

Ces deux plantes sont à présent recommandées pour l’épilepsie. On prend l’une & l’autre indifféremment ; on en tire le suc en ajoutant du vin blanc, lorsqu’on les pile, ou bien l’on en fait une décoction, ou on les prend infusées à froid. On joint à l’usage de cette plante des purgatifs plus ou moins forts, & qu’on réitère suivant l’état de la maladie & les forces du malade. La poudre de ses feuilles est astringente, & elle suspend les hémorragies. La première de ces espèces se nomme Gallium luteum, & la seconde Gallium vulgare album. Inst. R. herb.