Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CAHUÉ

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 155).
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CAHUÉ. s. m. Voyez Café. Il y a plus de cent ans qu’on disoit en France cahué. Après le délicieux breuvage (le cherbet) on apporte dans une tasse plus petite le cahué, qui est une eau rousse, qui prend son nom avec sa teinture d’une graine d’Egypte qu’on fait bouillir dedans, & qui est grosse comme un grain de froment. Cette liqueur n’est bonne que toute chaude, tellement qu’à-peine peut-on la sucer du bord des lèvres, & on ne la prend qu’en soufflant, & à plusieurs reprises. Elle est d’un gout qui sent un peu la fumée, mais d’un effet merveilleux pour l’estomac, & pour empêcher que les vapeurs ne montent au cerveau. Du Loir, p. 169 & 170, en 1634. Il nous fit boire du cahué & du cherbet. Dul. p. 315.