Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CADENAS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 138).
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CADENAS. On disoit autrefois CADENAT. s. m. Serrure mobile & portative, enfermée dans des boules ou plaques de fer, qui a un anneau par lequel on l’accroche quand on veut dans d’autres anneaux ou chaînes de fer. Sera catenaria. Les petits bateaux ne se ferment qu’avec des chaînes & des cadenas. On a de petits cadenas pour fermer les valises. Il y a des cadenas ronds, en cœur, en triangle, en écusson, en ovale, en glan, en balustre : il y en a de carrés, de plats. Il y a des cadenas faits de plusieurs cercles mobiles marqués tout au tout de plusieurs lettres, qu’on ne peut ouvrir sans savoir un certain mot, suivant lequel les lettres étant arrangées, le ressort du cadenas se trouve disposé à se laisser ouvrir. L’invention en est décrite dans Cardan en sa Subtilité. On dérive ce mot de cadenacium, ou de catenatium, ou de l’Italien catenaccio.

Cadenas est aussi une espèce d’assiette carrée où l’on serre la cuillière, la fourchette & le couteau. Un des côtés est retroussé & élevé de deux doigts, avec un petit couvercle où l’on met du sel, du sucre & du poivre. On s’en servoit autrefois chez les Rois & les Princes. C’est maintenant une espéce de coffret d’or ou de vermeil doré, où l’on met le couteau, la cuillière, la fouchette, &c. qu’on sert à la table des Rois & des Princes.