Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CADELER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 138).

CADELER. Vieux v. a. Faire des cadeaux. Nos nouveaux Lexicographes ayant omis ce verbe, j’en emprunte l’explication de Nicot, qui, pour une plus parfaite intelligence, avoit dit sous Cadeau, que c’est une grande lettre capitale, tirée par maîtrise de l’art des écrivains ou maîtres d’écritures à gros traits de plume ; & que si toute l’écriture est de tels cadeaux, on l’appelle écriture cadelée. Lettre cadelée. Quand quatre des seize de la ligue eurent fait pendre le Président Brisson & messieurs Larchet & Tardif, ils firent conduire leurs corps en grève, où ils furent attachés à une potence fourchée. Le lendemain de leur supplice on mit à chacun deux sur le dos un écriteau en lettre cadelées, en ces termes : Barnabé Brisson, chef des Hérétiques & Politiques : Claude Larchet, fauteur des Hérétiques : Jean Tardif, ennemi de la sainte Ligue & des Princes Catholiques. Le nommé du Sur, dit Jambe-de-bois, épicier, convaincu d’avoir fait ces écriteaux, fut pendu pour ce fait vers le mois de Mars 1595. M. le Duchat sur la Sat. Ménippée, tome 2, pag. 92.

☞ On s’est aussi servi de ce verbe dans la signification de conduire. Il s’est dit des Baillis & Sénéchaux qui conduisoient les troupes de leurs Sénéchaussées. On a dit aussi Chadeler. La vertu de Dieu les Chadele. Dict. des Arts.