Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CABRER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 132).
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CABRER. (se) v. récip. On le dit au propre des chevaux qui se dressent sur les pieds de derriere. Pectus arrigere. Ce Cheval est vicieux, il se cabre quand on lui tire trop la bride.

☞ Se cabrer, dans le sens figuré, se dit, des hommes qui se mettent en colère, qui s’emportent de dépit. C’est un fantasque, qui se cabre aisément & sans sujet. Pronum, facilem esse ad offensionem. Il y a des tempéramens ennemis de toute résistance, que la vérité fait cabrer, & qui se roidissent toujours contre la raison. Mol.

Monsieur de la Châtre s’est servi de ce terme activement, quand il a dit : Le discours de la Princesse fut rempli de beaucoup d’attaques contre M. de Beaufort, auxquelles je répartis du mieux que je pus sans la cabrer.

Ce mot vient de chèvre, parce qu’elle a accoutumé de se dresser & de sauter.

CABRÉ, ÉE. part & adj. Voyez Cabrer.