Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CABIRIES

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 131).
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CABIRIES. s. m. pl. Cabiria. C’est une fête des Grecs donc parle Hésychius, dans lequel on l’appelle Cabbires, Καββηοα : mais Meursius, dans son Liv. IV des Feries, ou Fêtes Grecques, conjecture avec bien de la raison, qu’il faut lire Καβέιοια, Cabiries. C’étoit la fête des Cabires, que l’on honoroit dans l’Île de Lemnos. Les Thebains la célébroient aussi, de même que les Samothraces, parce qu’ils honoroient aussi ces Dieux. Cette fête passoit pour être très-ancienne, & antérieure au temps même de Jupiyer, qui, dit-on, la renouvella. Les Cabiries se célébroient de nuit ; & l’on y consacroit les enfans depuis un certain âge. Cette consécration étoit, selon l’opinion Païenne, un préservatif contre les dangers de la mer, & les autres périls. La cérémonie de la consécration consistoit à mettre l’initié sur un thrône, autour duquel les Prêtres faisoient des danses. La marque des initiés étoit de porter une ceinture ou écharpe d’un ruban de pourpre. Quand on avoit fait quelque meurtre, c’étoit un azyle d’aller aux sacrifices des Cabires. Meursius, à l’endroit cité, produit les preuves de tout ceci.