Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CABESTAN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 129).
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CABESTAN. s. m. L’s se prononce. Quelques-uns écrivent Capestan. Terme de marine. C’est un cylindre, ou un essieu, posé perpendiculairement, lequel se tourne, par le moyen de quatre leviers, ou barres qui le traversent ; & par le moyen d’un cable, qui est tourné sur ce cylindre, il sert à enlever ou à tirer les plus gros fardeaux qui sont attachés au bout de ce cable. Ergata. C’est : en virant les cabestans qu’on remonte les bateaux, qu’on tire sur terre les vaisseaux pour les calfater, qu’on les décharge des plus grosses marchandises, qu’on leve les ancres & les voiles, &c. Il y a deux cabestans sur les vaisseaux. Le grand cabestan est posé sur le premier pont, & s’éleve jusqu’à quatre ou cinq pieds de hauteur au-dessus du deuxième. On le nomme cabestan double, à cause qu’il sert à deux étages pour lever les ancres, & qu’on peut en doubler les forces, en mettant du monde sur les deux ponts pour le virer, étant garni de barres & d’autres pièces, comme taquets, entremises & languettes, pour le tourner & arrêter.

Le petit cabestan, ou cabestan simple, est posé sur le second pont entre le grand mât & le mât de misaine. Il sert à faire isser les mâts de hune & les grandes voiles, où il faut moins de force que pour élever les ancres. On appelle cabestan à l’angloise, celui où l’on n’emploie que des demi-barres, & qui à cause de cela n’est percé qu’à moitié. Il est plus renflé que les cabestans ordinaires. Il y a aussi un cabestan volant. C’est celui qu’on peut transporter d’un lieu à un autre. On dit, virer le cabestan, pousser au cabestan ; pour dire, faire tourner le cabestan. On dit aussi, envoyer les Pages au cabestan ; pour dire, ordonner que les garçons du vaisseau, qui ont commis quelque faute, aillent au lieu où ils doivent être châtiés. Sur la mer du Levant on l’appelle girel.