Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CÉRUSE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 384).
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CÉRUSE. s. f. Blanc de plomb. Cerussa. C’est ainsi que la nomment les Chimistes. Elle se fait de lames de plomb fort déliées, auxquelles on fait recevoir la vapeur du vinaigre, qu’on a mis dans quelque vaisseau sur un feu modéré. Ces lames se convertissent par ce moyen en une rouillure blanche, qu’on ramasse, & dont on forme de petits pains. Cardan enseigne le moyen de faire de l’étain & de la céruse. C’est de celle-ci principalement que les femmes se servent pour se farder ; mais elle gâte l’haleine & les dents, fait des rides, & apporte plusieurs autres incommodités, étant une espèce de poison, quand elle est prise intérieurement ; mais c’est un médicament quand on l’applique extérieurement dans plusieurs onguens, emplâtre & autres préparations.

☞ La céruse broyée & préparée est ce qu’on appelle en peinture blanc de plomb. C’est le seul blanc qu’on puisse employer à l’huile ; mais ceux qui préparent cette matière doivent être sur leurs gardes pour se garantir de la colique des Peintres, souvent occasionnée par le plomb & par toutes les préparations du plomb.

Ce mot vient du grec κερὸς, cire. La céruse ressemble beaucoup à la cire. En latin cerussa, en grec ψιμμύθιον.

Il y a une céruse minérale, dont parle Falloppe ; mais tous les autres la tiennent factice.

Céruse, se dit figurément pour faux-brillant, à cause du mauvais usage que les femmes en font quelquefois. Tu n’éblouis pas tes lecteurs avec la céruse & le plâtre. Main. Mauvais jargon,