Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CÉNACLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 354).
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CÉNACLE. s. m. Terme consacré, pour dire, le lieu où l’on mange. Cœnaculum. Les Anciens avoient une salle destinée à cela ; & c’étoit ordinairement le lieu le plus élevé de la maison. Constantin avoit fait bâtir un cénacle à Rome pour y nourrir des pauvres, & on en voit encore aujourd’hui les restes qui sont ornés de quelques mosaïques. Ce mot n’est plus guère en usage, si ce n’est pour désigner le lieu où notre Seigneur fit la Cène avec les disciples.

Ils étoient entrés dans le cénacle pleins d’ignorance, de ténèbres, d’aveuglement, de foiblesse, de mauvaises inclinations & de péché, & ils en sortirent plus éclairés & plus brûlans d’amour de Dieu, que des Séraphins. Faid.

Ce mot de Cœnaculum se trouve souvent dans notre Bible latine, & il signifie ordinairement le dernier étage d’une maison. Il est dit au chap. I des Actes des Apôtres, qu’après que Jésus-Christ fut monté au ciel, ses disciples retournèrent à Jérusalem dans une maison, & qu’ils montèrent in cœnaculum, c’est-à-dire, au lieu le plus élevé de la maison, qui étoit un lieu retiré & propre à faire la prière : c’étoit une espèce de terrasse, parce que les Orientaux faisoient les toits de leurs maisons plats, en forme de terrasse. Ils s’y retiroient non-seulement pour y manger ; mais aussi pour s’y reposer & pour y prendre l’air.

Autrefois on a dit cenaille pour Cénacle.