Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUSQUER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 98).
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☞ BRUSQUER. v. a. Offenser quelqu’un par des paroles brusques, rudes, inciviles. Verbis asperioribus, durè, acerbè aliquem excipere, habere, tractare. Cet homme est si violent, qu’il brusque ceux qui ont affaire à lui. Le mot est vif, & marque bien quelque chose de précipité & de rude. Savoir le monde, c’est être toujours égal ; c’est ne brusquer, & ne chagriner jamais personne. Ce critique inflexible est si peu maître de son dépit, qu’il pousse son chagrin jusqu’à brusquer ceux qui rendent justice au mérite des autres.

Brusquer, se dit aussi pour faire quelque chose vîte, brusquement, avant qu’on puisse s’appercevoir qu’on en a le dessin. Deproperare, præproperè aliquid agere. en parlant d’une petite place de guerre qui ne mérite pas un siège dans les formes, mais qu’on peut emporter d’emblée ; on dit que c’est une place qu’il faut brusquer. Acad. Fr. Brusquer une affaire. Brusquer un ouvrage d’esprit. Brusquons à nous deux l’épithalame du bon Vulcain. Fuselier.

BRUSQUÉ, ÉE.