Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/BRUSQUEMBILLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 98).
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BRUSQUEMBILLE. s. m. Espèce de jeu de cartes, fort différent de tous les autres. Il se joue avec le jeu de piquet de trente-deux cartes. On en donne à chacun cinq, puis on en tourne une qui est la triomphe, qu’on met de travers sous le jeu, afin qu’on la puisse voir, & qu’elle n’empêche pas les joueurs à chaque carte qu’ils jouent, de la remplacer par une autre du talon, qu’ils prennent à tous les coups, jusqu’à ce qu’ils aient tout pris. Les quatre as sont les premiers brusquembilles, & les quatre dix les seconds. Celui qui a le sept de triomphe, peut le changer contre celle de la retourne pendant le courant du jeu, & attendre même jusqu’à la dernière carte à reprendre du talon. Les as & les dix sont les principales cartes ; les autres suivent leur ordre ordinaire. On renonce tant qu’on veut à ce jeu, excepté lorsqu’on a levé toutes les cartes du talon, & que l’on n’en a plus que chacun cinq à jouer. On joue en cent deux, cent trois, ou cinq cens, comme l’on veut. La retourne vaut dix à celui qui fait, lorsque c’est un brusquembille ou une peinte. Celui qui a les cartes & fait plus de mains, marque aussi dix. Lorsque tout est joué, chacun compte les points qu’il a dans les mains qu’il a levées, en observant que les as valent onze, les dix valent dix, les rois quatre, les dames trois, les valets deux, & le reste ne compte point. On ajoute à ce jeu des mariages & autres pretintailles.

☞ Ce mot est ordinairement féminin. Jeu de la brusquembille. Jouer à la brusquembille.